L'héritage du Talion Tome 1 - Les masques de la haine de Danny Reisen

Résumé : Chicago, hiver 2018.

« 762 et 650 ». La réalité historique du nombre de décès sur les deux dernières années est dramatique.
Près de deux morts par jour à « Windy City », et pas des accidents de la route, non. Des homicides, parmi les plus violents du pays. Moins de flics, plus de gangs, des armes en vente libre depuis quatre ans... C’est dans ce contexte tendu que cinq pseudo-justiciers dans la fleur de l’âge, affublés de masques d'animaux, font régner leur loi dans les rues, passant à tabac tous ceux qu’ils jugent nuisibles pour la société. Ils montent en puissance et agissent de la même manière qu’une ancienne bande, aujourd’hui disparue, qui utilisait exactement les mêmes codes quinze ans auparavant.

Les détectives Hunter et Markowitz enquêtent dans l'espoir de mettre un terme à l'escalade de violence qui menace d’embraser la ville et de faire des émules. Ils jonglent entre leurs investigations et la traque d'un meurtrier qui aime se défouler sur des victimes choisies au hasard. Pour ne rien simplifier, ce géant à la carrure disproportionnée revêt lui aussi... un masque de bête.

Coïncidence, lien évident ?
Les deux détectives devront remiser au placard leurs divergences d’opinion pour espérer progresser dans une affaire aux multiples ramifications et aux tournures inattendues.

Suivez cette course contre la montre débridée où se mêlent l’horreur, l’humour... et les faux semblants !

Je tiens à remercier les Editions Alter Real pour ce Service Presse et pour leur confiance.

• Editions Alter Real
• Sortie le 30 octobre 2020
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• Thriller - Suspense

J'ai eu un coup de foudre pour la couverture de ce livre, plus particulièrement pour le lapin qui m'a autant attirée, happée, qu'intriguée. Et puis le thriller est un genre que j'apprécie particulièrement, surtout si c'est bien mené. Je peux déjà vous dire que Danny Reisen a réussi haut la main ce pari.

La ville de Chicago est première au classement depuis plusieurs années niveau mortalité, dépassant largement le nombre moyen des autres états. Et pour cause, depuis la légalisation du port d'armes et la recrudescence des gangs, la police ne sait plus où donner de la tête. Surtout que, comme partout, ce n'est pas parce que les crimes augmentent que les moyens mis à disposition de la police sont renforcés, bien au contraire.

C'est dans ce contexte que la ville va voir évoluer une bande de cinq individus, qui n'est pas sans rappeler une bande similaire qui avait sévi quinze ans plus tôt. La Horde de Noé, portée en héros par la presse, décime des criminels, peu importe qu'ils soient voleurs, dealers, receleurs, violeurs ou autre, ils mourront sans jugement ou règle. Ils arrivent, font leur travail, laissent un bain de sang derrière eux, puis disparaissent plus vite que leur ombre. Leur lien avec La Meute qui avait pratiqué exactement de la même façon quinze ans plus tôt, et le fait qu'ils portent tous des masques effrayants d'animaux est une évidence, sans preuves.

Comme si cela n'était pas suffisant, en même temps dans la ville, progresse un meurtrier en série, affublé lui aussi d'un masque d'animal. Tête de Porc, à contrario de La Horde, ne semble s'attaquer qu'à des parfaits innocents.

Le détective Daniel Markowitz est en charge d'arrêter ce carnage. Priorité à Tête de Porc étant donné la violence de ses crimes et le fait que pour l'instant il n'avance pas beaucoup sur l'affaire de La Horde, vu le peu de renseignements qu'il a sur ce quintet.

Il se voit attribué un nouveau coéquipier, Logan Hunter, jeune détective ayant fait une partie de sa formation à Quantico, au sein même du FBI. Passionné par les affaires de La Meute et de La Horde il a usé de l'influence d'un ami de son père pour être affecté au commissariat central.

Les deux détectives ont des caractères très différents. Daniel est taciturne, il se cache souvent derrière une attitude sarcastique pour ne pas avoir à trop en dire. De la vielle école, il s'arrange parfois avec la loi pour obtenir ce qu'il est venu chercher. Logan lui, ressemble plus à un mannequin tout droit sorti de la dernière pub pour le parfum à la mode qu'à un détective prêt à affronter les horreurs qui l'attendent. Droit et respectueux de la loi, il va cependant, devoir apprendre, à ses dépens, à jouer avec.

Le bien, le mal, la ligne paraît tout ce qu'il a de plus délimitée, et pourtant, dans la vie, comme dans le crime les choses ne sont pas toujours que blanches et noires, il y a des nuances. Le tout c'est de savoir jusqu'où nous pouvons ou nous sommes prêts à jouer avec ses limites.

Est très présent également Caleb Moore, un journaliste du Chicago Post, qui a les informations sur les crimes pratiquement aussi vite que la police. Son instinct aiguisé et sa capacité à charmer et ou ruser vont lui permettre d'avancer dans son enquête sur Tête de Porc, La Horde de Noé et les gangs, et à nous de comprendre parfois certaines choses… ou de penser les comprendre.

Car là est tout l'art de Danny Reisen, de nous faire croire que nous avons compris. Il joue avec nous, autant que les personnages de son histoire se font duper. Je ne vous cache pas ma joie lorsque en lisant un chapitre, j'ai compris qu'il nous mettait là au milieu même de La Horde, j'ai alors cru pouvoir découvrir l'intrigue, le coupable. C'était sans compter sur la malice de l'auteur qui ne nous envoie vers La Horde que pour nous révéler des choses que soit nous avions déjà compris, soit nous apportent qu'un complément d'information.

J'ai littéralement été happée par ma lecture, pour moi un bon thriller est celui qui me tient en haleine, qui me fait croire que j'ai compris, puis que je n'avais rien compris, qui me fait suspecter de tout le monde, même de celui que la morale nous interdit, qui nous insuffle petit à petit cette idée qui ne nous quitte plus.

Ma mâchoire s'est décrochée souvent vers la fin, car certaines choses je les avais comprises, en restant bien attentive à des petits détails glissés ça et là. Mais en général je n'ai pas vu venir. On s'attend tout du long à quelque chose de gros, d'énorme même, mais ça paraît tellement incroyable qu'on finit par endormir l'idée.

Plus j'arrivais vers la fin plus je craignais de ne pas voir le dénouement complet de l'histoire, forcément je n'oubliais pas que c'est un tome 1, et je dois vous avouer ma frustration parce que je suis encore dans le flou malgré toutes les réponses que j'ai pu avoir.

Bref, vous l'aurez compris, c'est un gros coup de cœur pour ce thriller et pour son auteur qui a une plume très précise et dosée, extrêmement drôle par moments et très profonde lors des descriptions des scènes de crime sans basculer dans le gore. J'attends donc avec impatience la suite !