Bien plus forte que toi! de Emma Green


Résumé : Il aime quand rien ne dépasse. Elle ne rentre dans aucune case.

C’est l’histoire d’un avocat arrogant prêt à défendre une cause désespérée pour redorer son image.
Et celle d’une mannequin plus size qui ne veut ni pitié ni charité, mais qui se fourre toujours dans de sales draps – surtout s’il y a un mec charmant dedans.
Cette fois, pour sauver son premier rôle dans une série télé, Willa Larsson va vraiment avoir besoin de Rio Delacroix, cet immense enfoiré qui la regarde en long, en large et surtout de travers. Il faut dire qu’elle ne passe pas inaperçue, avec sa taille 50, sa beauté extraordinaire, son hypersensibilité et sa repartie cinglante.
Rio et Willa n’ont rien à faire ensemble. Mais déjà ils se désirent, déjà ils se détestent et surtout, ils se défient.
Elle n’est pas du tout son genre, mais elle n’a pas besoin de ça : elle est forte, bien plus forte que lui.



Je tiens à remercier les Editions Addictives pour ce Service Presse et pour leur confiance.


  • Editions Addictives
  • Sortie le 24 novembre 2020
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  • Romance contemporaine


Je devrais vous dire que cette lecture a été un méga coup de cœur, mais mon palpitant est à plat. Il n'a pas survécu à la montagne russe d'émotions que j'ai ressenties du premier mot au dernier. Vous donner une liste serait réducteur et peu révélateur de toutes les douleurs, souffrances et combats desquels parle cette histoire.

"Bien plus forte que toi !" est l'histoire d'une guerrière pleine de blessures indélébiles et pourtant effacées. Willa Larsson, découverte dans "PS : oublie-moi." Elle peut se lire, sans faire d'abord connaissance avec son grand frère, Wolf, le loup aux yeux de glace. Mais permettez-moi de vous dire que vous passeriez à côté d'une magnifique histoire de résilience et de pardon.

Wolf et Léo, le loup et la lionne, je les pensais indétrônables… jusqu'à la poupée et l'avocat.

Une fois n'est pas coutume, je vais d'abord vous parler de lui. L'avocat. Carré, tiré à quatre épingles, cochant toujours les cases qu'il faut, au moment parfait, à l'endroit attendu. Son sourire arrogant, sa beauté et son charisme lui donnent un côté irrésistible et… insupportable. Rio Delacroix, je l'ai détesté dès les premiers mots sortis de sa bouche. J'ai eu envie de lui faire avaler son envie d'avoir toujours le dernier mot. Gagner coûte que coûte, quitte à s'en prendre verbalement et sans remords à la fratrie Larsson.

Oui mais voilà, cet avocat droit dans son costume de luxe qui moule à la perfection son corps sculpté est de ceux que l'on déteste aimer, mais que l'on adore haïr. Vous voyez la contradiction ?

Il m'a fallu du temps pour prendre du recul, respirer et me dire que cet homme qui récite le code civil et pénal par cœur ne pouvait pas être insensible à tout. Il fallait gratter sous la carapace, en apparence parfaite, et je ne le regrette pas.

Rio souffle le chaud et le froid. Prends puis ne veut plus. Exige pour regretter. N'ouvre pas son cœur, mais blesse celui de Willa. Souvent. Et pourtant on finit par l'aimer parce qu'il promet et ne faille pas. Il porte et supporte notre belle poupée.

Leurs répliques sont fortes, puissantes, dans l'extrême, comme eux. Lui trop contrôlé, elle trop débordante de tout. Surtout de ses émotions. Ils s'aimantent et se repoussent comme deux pôles opposés, pourtant bien plus semblables qu'ils ne voudraient le reconnaître, de peur de se laisser porter, trop haut, trop loin. De manière irréversible.

Willa m'a touchée, bouleversée, retournée. J'ai eu envie de me battre avec elle, de crier plus fort, de casser d'autres nez. Lui tenir la main, lui prêter mon épaule pour pleurer. La serrer dans mes bras pour lui permettre de baisser les siens. Cette mannequin grande taille mène un combat contre le regard du monde sur les gens comme elle. La grossophobie, elle connaît, elle la subit depuis son plus jeune âge, venant de toutes parts et de toute personne, surtout de celle de qui on ne l'attend pas.

Il serait facile de se cacher derrière des œillères, se dire qui si elle est mannequin c'est qu'elle s'assume, que tout va bien, qu'elle est heureuse dans ce corps trop pour tous et surtout pour elle. Ce corps qui déborde, comme elle-même le définit, a fini par la faire déborder elle aussi. Elle a accepté l'enveloppe, faisant exploser l'intérieur, changeant le combat d'épaule. Ne plus se voir comme les autres la voient et faire changer le regard du monde sur les gens différents.

Mon cœur s'est serré à plusieurs reprises pour elle, mes yeux se sont inondés de larmes, devant la passivité des personnes qui assistent à des scènes d'humiliation gratuite. Ils se font juges et condamnent sans pitié. Les assaillants sont en tort, j'ai eu envie de leur arracher la langue et les yeux. Plus coupables encore, tous ceux qui, pour ne pas se faire remarquer, sont restés là à être pour ou contre elle, mais silencieux. Ni actifs, ni passifs, consentants dans l'inaction.

Même adulte, engagée pour être le premier rôle d'une série américaine, Willa va subir le non-respect de qui elle est à l'extérieur, mais surtout à l'intérieur. Elle n'a pas sa langue dans sa poche, elle a décidé depuis longtemps que se taire ne serait plus à l'ordre du jour, ni celui-là ni aucun autre et va donner beaucoup de fil à retordre à l'avocat qu'elle ne voulait surtout pas revoir, tout en l'espérant quand même un peu... beaucoup.

Entre eux c'est électrique, c'est cash et puissant, un peu trop parfois au point qu'ils vont se faire autant de bien que de mal. Comment pourrait-il en être autrement entre la poupée qui fait tout avec passion et l'avocat qui préfère quand tout est discret.

Ces deux-là ont des fêlures profondes, qu'ils ont géré différemment. Mais qui, finalement les ont conduits au même point. Devoir sortir de leur zone de confort pour obtenir ce qu'ils veulent depuis longtemps professionnellement. Les choses n'étant jamais simples, leur attirance animale l'un pour l'autre va venir compliquer la tâche, rendant notre lecture d'autant plus intense.

Cette histoire parle de combat sur la différence. La faire accepter en comprenant que parfois crier aux quatre vents sa colère n'est pas la meilleure des façons, mais la passivité, en tous les cas, aucunement la solution. Elle parle d'amours compliqués, notamment celui de ceux qui nous ont donné la vie, qui se sont battus pour ou contre nous. De reconstruction, celle que l'on doit se trouver tout seul lorsque le secret est trop lourd.

Elle plonge avec brio dans des thèmes de société. Le pouvoir du plus fort. Le féminisme. L'acceptation de soi. La possibilité de laisser les autres nous voir tels que nous sommes. Leur ouvrir la porte et prendre le risque qu'ils nous la claquent au nez en rigolant.

Il y a tant de sujets qui sont abordés, traités avec l'élégance et l'émotion dont ces deux auteurs savent si bien faire preuve. J'ai profondément aimé qu'elles nous montrent des contradictions. L'horreur derrière la façade d'une perfection feinte. Le doute derrière une confiance en soi trop affichée.

Vous l'aurez compris, encore une fois, Emma Green frappe fort. Elles nous emmènent dans leur univers, que vous ne lâchez plus jusqu'au mot fin. Un épilogue différent, comme leur histoire, mais qui résonne si bien au fond de notre cœur.


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Extrait 
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La brune pivote lentement et nos regards se croisent. Dans le sien, je ne trouve plus la même hargne. Ça m'étonne mais il semble même y avoir désormais de la tristesse, dans ces yeux-là.

- C'est toujours la même chose, murmure-t-elle dans un soupir. C'est ce que la société attend des gens différents : qu'on se fasse oublier, qu'on prenne moins de place, qu'on s'écrase, qu'on s'efface quand on dérange. Moi, je demande juste du respect et le droit d'exister telle que je suis. Mais ça à l'air impossible, dans cette vie. Alors je vais aller m'excuser pour faire plaisir à tout le monde, en asseyant mes grosses fesses sur mon tout petit amour-propre.

La poupée XL se fait minuscule quand elle se lève et emprunte l'allée centrale pour se rendre jusqu'en première. Je me rends compte qu'elle a sacrément calmé mes ardeurs, avec son discours résigné et ses yeux presque mouillés. Je ne suis pas du genre à m'attendrir facilement mais ce qui est sûr, c'est que je n'ai même plus envie de la coller contre le hublot pour la faire taire.

Je la préférais entière, imposante, rebelle, bruyante.

Sans fêlure.

Les combats des autres m'indiffèrent. J'ai assez des miens.

Rio Delacroix, Bien plus forte que toi !

 

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