Au-delà de nos différences de Alexandre Marshall

 

Résumé : Parti très tôt du cocon familial pour vivre sa vie et s'offrir un avenir meilleur loin de son ethnie zouloue, Anthony n'aspire qu'à trouver un emploi pour sortir de la misère d'Alexandra, le quartier le plus pauvre de Johannesburg. Quand une agence bancaire réputée lui offre le job de ses rêves, il voit enfin la lumière au bout du tunnel. Il y fait la rencontre de son nouveau patron, Scott. Ce dernier est charismatique, riche et séduisant. Mais derrière sa cuirasse d'homme d'affaires à qui tout réussi, se cache une âme sensible, fragile et torturée qui ne vit que pour les apparences. Deux hommes que tout oppose, ou presque... Deux cœurs blessés qui cherchent par tous les moyens à se défaire des fantômes de leur passé. Dans un pays où l'apartheid a laissé une trace indélébile et où certaines mentalités persistent, parviendront-ils à oublier leurs différences ? Pourront-ils composer avec leur irrésistible attirance et les limites de chacun ? Une chose est certaine, aucun des deux n'en sortira indemne.



Je tiens à remercier Studio 5 Editions pour ce Service Presse et pour leur confiance.





Avant de débuter cette chronique, je souhaitais vous parler de la couverture de ce roman. Pour la petite histoire, j’ai choisi cette lecture sans même avoir pris connaissance du résumé, cette magnifique couverture a suffi à me convaincre! Je l’ai trouvée pleine de promesses et puis ce regard sombre rempli de souffrance m’a interpellée. Verdict, je ne suis absolument pas déçue d’avoir succombé au premier roman d’Alexandre Marshall. 

L’auteur nous propose une romance simple et efficace sur le fond en tout cas. Parce que le sujet abordé est loin d’être une partie de plaisir. L’acceptation de soi, affronter et accepter le regard des autres plus les traditions d’un peuple homophobe qui restent une réalité qui fait mal. Quand fuir et se cacher devient la seule option de survie cela nous offre une lecture éprouvante, émouvante qui prend aux tripes. 

Anthony Xolani fuit sa famille par peur de représailles, de jugement et surtout de condamnation. Il est homosexuel et dans sa famille d’origine Zouloue cela n’est tout simplement pas accepté. Pour survivre une seule solution, la fuite. Il abandonne donc famille et foyer sans se retourner. Dans son malheur, il a la chance de croiser la route de Théo, Pablo et Enzo. Ces trois hommes vont rapidement devenir ses nouveaux amis. Ils vont l’aider, le soutenir et lui offrir une nouvelle famille des nouveaux repères. Il vit dans un quartier défavorisé peu recommandable, mais il a un toit au-dessus de la tête et c’est tout ce qui importe. 

Anthony se bat pour se sortir de la misère, il a une force de caractère impressionnante. Tout au long du récit on découvre un homme fort, honnête, juste et victime de ses origines. Il économise pour payer ses études et postule pour trouver un job digne de ce nom. Job, qu’il aura la fierté de ne devoir qu’à lui-même et à ses sacrifices. Ce travail tant espéré lui est offert par Scott Spencer. Scott ne s’arrête pas à l’apparence physique encore moins à la couleur de peau d’Anthony et lui propose un poste dans sa banque, la Spencer Bank. Scott est très avenant et professionnel mais il est surtout très riche, séduisant et assez charismatique pour perturber Anthony d’un simple regard. Pourtant derrière la carapace musclée de cet homme d’affaires, se cache une personne au mal-être important. Il ne peut être lui-même, ni révéler sa vraie nature. Vivre pour les apparences c’est mourir à petit feu. C’est cependant exactement la spirale dans laquelle Scott est empêtré au quotidien. La différence de classe sociale est ce qui les oppose le plus mais au-delà de leurs différences il y a de l’attirance et le plus dur est d’y résister ou d’y succomber et d’en affronter les conséquences. Anthony est peut-être hanté et terrorisé par les sombres souvenirs de son passé mais Scott lui, est en colère et brisé de ne pouvoir vivre libre. 

J’ai beaucoup aimé ce roman qui expose des réalités difficiles mais qui n’en fait pas trop. Les mots utilisés par l’auteur sont assez délicats pour passer un bon moment lecture et en même temps assez forts pour une prise de conscience (s’il en fallait une) sur le sujet. Véritable point positif, les citations au début de chaque chapitre. Elles donnent le ton sur les découvertes que nous allons faire dans le chapitre mais elles sont aussi là comme une sorte de mantra pour garder le cap. La plume de cet auteur vaut la peine d’être découverte. Elle est pleine de respect des origines de chacun et surtout des différences. Seul petit bémol, mais ceci est tout à fait personnel, j’aurais bien aimé plus de séduction entre Anthony et Scott. Plus de résistance car tout s’enchaîne très vite mais c’est probablement lié à la longueur du roman et voulu comme cela par l’auteur. Quoi qu’il en soit cette lecture est belle, fluide et vous fera passer un bon moment. Alors, n’hésitez pas à découvrir cette plume et à plonger dans les quartiers de l’Afrique du Sud. 

Bonne lecture!

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